Le 9Hotel Bastille-Lyon près de la Cour Saint-Emilion à Paris

10 minutes à pied de l'hôtel

 

Près de la Cour Saint Emilion, un hôtel bien situé

Située le long de la Seine, en aval de l’hôtel Bastille-Lyon, la Cour Saint-Emilion est un lieu emblématique du quartier de Bercy. Relique des anciens entrepôts de vin établis dans le village de Bercy, elle abrite désormais un centre commercial mais aussi de nombreuses boutiques et bars à vins où les Parisiens aiment se donner rendez-vous à la sortie du travail et aux beaux jours, pour partager un verre et une planche de charcuterie ou de fromage.

Cour Saint-Emilion, un lieu de flânerie parisienne

De son passé de plus grand marché de vins au monde, Bercy ne conserve plus qu’une double rangée de chais où cafés, bars à vins et restaurants ont installé leurs terrasses, le long d’une rue pavée. Dès que le soleil darde ses rayons, Parisiens, flâneurs et touristes prennent d’assaut tables et bancs pour partager un verre ou un bon plat entre amis.
Cet îlot de quiétude au cœur de Paris, à quelques pas du ministère des Finances et de la plus grande salle de sport et de concert de Paris intra muros, l’ancien Palais Omnisport de Paris-Bercy, devenu l’AccorHotels Arena, attire une clientèle hétéroclite. En semaine, les employés des bureaux alentours, à midi pour un déjeuner de travail ou entre collègues, le soir pour un verre “afterwork”. Le week-end, on y trouve davantage de familles, de promeneurs ou de touristes.
Fidèle à sa tradition, ce petit quartier sur les bords de Seine, propose le vin et le couvert, et de nombreuses manifestations s’y tiennent au cour de l’année. On y célèbre notamment chaque année l’arrivée du Beaujolais nouveau.

Les anciens entrepôts de Bercy

Le promeneur qui prête un tout petit peu d’attention où il pose les pieds, en arrivant dans la Cour Saint-Emilion, constatera qu’il marche sur des pavés entre lesquels des rails de chemin de fer sont toujours présents. Or, vous ne verrez point de train ni de tramway traverser cette cour. Ce sont là les traces d’un passé glorieux, lorsque Bercy Village faisait chanter tout Paris, soit en vendant son vin, soit en faisant grimper les prix.
Les négociants acquirent un tel poids au XIXe siècle qu’ils ne se gênaient pas pour interpeller Napoléon III afin de lui demander de faire respecter les lois dans toutes les régions de France. Les négociants estimaient en effet que les producteurs de vin les flouaient en jouant sur des unités de mesure qui différaient toutes d’une campagne à l’autre.
C’est que les ventes de vin rapportaient gros à une époque où Paris en absorbait un peu plus chaque année. Ainsi la consommation de vin dans la capitale française passa-t-elle d’un million d’hectolitres en 1800 à trois millions cinq-cent-cinquante-mille en 1865. Et le plus gros était entreposé à Bercy, avant d’être vendu dans Paris, une fois les vins assemblés par les négociants.

Le riche passé de la Cour Saint-Emilion

Pour comprendre l’histoire de cette cour qui porte le nom d’un célèbre vin de la région de Bordeaux, il faut remonter le cours de l’histoire. Dès le XIIe siècle, on trouve mention du nom de Bercy, aussi écrit Bercix, qui est alors une commune hors de Paris.
Dès le début du XVIIIe siècle, le commerce du vin s’y développe, à l’instigation d’un vigneron de Bourgogne, sous le règne du roi Louis XIV. Le roi-soleil a en effet autorisé l’interruption des taxes levées sur les vins qui sont distribués à Bercy. A l’époque, une barrière d’octroi est installée quai de la Rapée. Cette taxe indirecte perçue sur la valeur des marchandises permettait le contrôle de ce qui entrait et sortait de la ville, afin de limiter la contrebande. Comme boisson et produit qui n’est pas de première nécessité, le vin est normalement soumis à cette taxe en entrant dans Paris. Mais le fait qu’il soit stocké hors de la ville permettait aux négociants de n’être pas soumis à l’octroi lorsqu’ils importaient le vin arrivant des provinces françaises.
C’est ainsi que, dès 1810, le baron Louis, alors ministre des Finances, fit l’acquisition de vastes terrains à Bercy, où se trouvaient les entrepôts. Après les avoir remis en état, par une société qu’il avait fondée, il développa le commerce de vin, jusqu’à en faire l’un des plus importants entrepôts de vin du monde.

Dans la Cour Saint-Emilion transite le vin

Les tonneaux de vin affrétés par les vignerons de la Bourgogne, du Bordelais, du Languedoc, du Beaujolais ou encore des coteaux du Rhône arrivaient à Paris par bateaux sur la Seine. Mais avant de franchir les portes de la capitale, ils étaient débarqués puis entreposés dans les chais de Bercy.
Pourtant, sous le premier empire, la consommation de vin ne cessant d’augmenter, une nouvelle halle aux vins fut construite. Malgré des travaux qui devaient s’étaler sur trois décennies, sa capacité fut très rapidement dépassée. Entretemps, des voies de chemin de fer avaient été posées, afin d’acheminer les tonneaux de vin plus rapidement que par bateau. Ce sont ces rails que l’on peut encore voir dans la Cour Saint-Emilion, qui datent de l’âge d’or du chemin de fer.
En 1869, sous Napoléon III, les pouvoirs publics prirent la décision d’agrandir et de rénover les entrepôts de Bercy, qui allaient bientôt s’étendre sur une superficie de quarante-deux hectares. On y construisit le Petit Bercy et le Grand Bercy. C’est là une oeuvre que l’on dut au célèbre Viollet-le-Duc. Dès lors, les fûts arrivant à Paris transitaient par Bercy. Les négociants ne se contentaient pas de les mettre en bouteille, ils pratiquaient aussi l’assemblage dans leurs chais. Ces vins d’assemblage firent leur fortune jusque dans les années 1960. Mais la qualité des vins assemblés étant souvent douteuse, et la clientèle commençant à réclamer de la qualité, ce fut pour eux le début de la fin, tandis que l’embouteillage à la propriété gagnait ses lettres de noblesse et récoltait les suffrages des palais fins.

Les grands travaux du quartier de Bercy

C’est dans la dynamique des grands chantiers entrepris sous le mandat de François Mitterrand que le quartier de l’ancien village de Bercy fut radicalement métamorphosé. Au début des années 1980 fut construit le Palais Omnisport de Paris-Bercy, désormais nommé Accor Arena, une salle dédiée aux sports et aux concerts, d’une capacité d’un peu plus de 20 000 places.
Un peu plus loin le long des quais de la Seine, entre l’hôtel Bastille-Lyon et la Cour Saint-Emilion, fut édifié le ministère des Finances et de l’Economie en 1990. La restructuration du quartier de Bercy et la périclitation du travail des négociants mirent un terme à l’activité des entrepôts, dont le souvenir ne se conserve que dans le Parc de Bercy qui a été créé à leur ancien emplacement, conservant d’anciens pavillons, de même que dans la Cour Saint-Emilion, qui donne par ailleurs son nom à la station de métro qui dessert les lieux.
Quelques chais ont été inscrits à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 1985. C’est le cas des chais Lheureux dans lesquels ont ouvert les Pavillons de Bercy, lieu culturel destiné au patrimoine du spectacle et des arts forains.
C’est également leur architecture qui a inspiré celle de Bercy Village, une zone de commerces et de loisirs, ouverte en 2000. Autour de la Place des Vins-de-France a été aménagé un quartier d’affaires et plusieurs noms de places et de rues du quartier portent encore des noms qui rappellent ce prestigieux passé, quand Bercy faisait boire tout Paris. Un hommage y est ainsi rendu à Pierre Le Roy de Boiseaumarié, qui fut le créateur des appellations d'origine contrôlée (AOC) auxquelles nous devons non seulement de meilleurs vins mais un plus grand respect des vignobles et de leur traitement.
Sachant désormais tout cela, vous ne serez pas surpris de trouver tant de Parisiens attablés autour d’un bon verre de vin dans une des échoppes de la Cour Saint-Emilion et, lorsque vous y goûterez vous aussi, après avoir remonté la Seine, vous vous souviendrez qu’à cet emplacement se tint, à une époque pas si lointaine, l’un des plus vastes entreposages de vins du monde entier. Peut-être, en levant l’oreille, percevrez-vous le cri des négociants cherchant à vendre leur précieuse marchandise au mieux offrant. A moins que ce ne soit le crissement des roues métalliques du train arrivant en gare, chargé de fûts pleins jusqu’au col.

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